jeudi 8 mars 2012

DISPARU...

Je vous transmets la photo et le message d'une collègue quilteuse :

On m’a volé mon patchwork !

Mon patchwork, c’était quelque 1200 morceaux de tissus cousus ensemble pour réaliser une couverture de 2.10 m sur 2.30 m, 2 bons kilomètres de fil et près de 20 m de tissus.
Entièrement surpiqué à la main, il représentait quelque chose comme 600 heures de travail.

Mais ces heures-là ne se comptent pas parce que réaliser un patchwork c’est aussi faire taire le bruit autour de soi, faire naître un peu de beauté du bout de ses doigts, faire entrer un peu de lumière et de chaleur dans un jour sombre et froid.
Un patchwork, c’est un cri de révolte contre la bêtise et la médiocrité, c’est une façon de dire non au règne du vite fait, mal fait, non à ces montagnes d’objets qu’on nous vend comme indispensables et qui finissent, inutiles, par remplir nos poubelles et vider nos âmes.

La couverture née sous vos doigts se plie avec soin, se lave délicatement. Quand le temps a fait son œuvre, on la répare patiemment. On la garde pour soi. Et si parfois on s’en sépare, c’est uniquement pour l’offrir à ceux qu’on aime.

Je sais bien que dans un hôpital, on peut vivre des événements bien plus dramatiques. Mais on m’a volé mon patchwork et je suis en colère.

Voler un patchwork exposé dans un hôpital pour égayer le quotidien des malades… comment qualifier un tel acte ? Les mots me manquent.
Alors, je les emprunte à d’autres.
Einstein :
Deux choses sont infinies : l’univers et la bêtise humaine ; en ce qui concerne l’univers, je n’en ai pas acquis la certitude absolue.
Cesare Pavese :
L’art est la preuve que la vie ne suffit pas.

Saignelégier, le 4 mars 2012                                         Maria Vuilleumier

1 commentaire:

  1. Je suis navrée pour Maria, je trouve cela déplorable et j'espère que ce quilt fera son retour

    RépondreSupprimer

Votre message peut être soumis à approbation, merci